La pandémie de Covid-19, en dépit de ses effets désastreux, aura eu au moins un effet positif. Elle a permis le développement massif du télétravail. Depuis mars 2020, des millions de salariés à travers le monde sont passés du bureau à la maison, adoptant ce nouveau mode de fonctionnement qui leur permet de vaquer à leurs occupations professionnelles depuis leur domicile.
Mais derrière ce changement d’organisation du travail se cache également un impact majeur sur l’environnement. Car le télétravail pourrait bien être une arme redoutable dans la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction de nos émissions de CO2. Explications.
La réduction drastique des trajets, une aubaine pour le climat
Premier effet positif, et non des moindres : la diminution spectaculaire des déplacements domicile-travail, qui représentent une part importante de nos émissions quotidiennes de gaz à effet de serre. Plus besoin de prendre sa voiture ou les transports en commun pour se rendre au bureau : le télétravail supprime d’un trait de plume ces aller-retours polluants.
Selon une récente étude de Microsoft menée auprès de ses salariés, le passage au full télétravail permettrait de réduire les émissions liées aux trajets des employés de… 54% ! De quoi faire sauter de joie les défenseurs de l’environnement.
Autre bonne nouvelle : les locaux désertés des entreprises voient leur consommation d’énergie baisser elle aussi de manière significative. Terminé le chauffage qui tourne à plein régime et l’éclairage allumé toute la journée dans des bureaux vides. D’après le cabinet Capgemini, les économies d’énergie réalisées pourraient atteindre 5 à 10%.
Attention aux effets rebonds du télétravail !
Mais avant de sabrer le champagne, regardons aussi du côté des effets rebonds qui viennent limiter les bénéfices de ce nouveau mode de travail. Car le télétravail a aussi son lot d’inconvénients cachés…
Première ombre au tableau : la hausse des activités de loisirs à domicile. Entre deux réunions Zoom, les salariés sont tentés de lancer une machine à laver, de regarder des séries en streaming ou de cuisiner de bons petits plats. Autant d’activités qui consomment de l’énergie.
On observe également une explosion des livraisons à domicile. Les repas commandés en ligne et les colis Amazon livrés chez soi se multiplient. Or, la logistique du e-commerce est loin d’être neutre en termes d’émissions de CO2…
Conséquence : d’après l’ADEME, les effets rebonds du télétravail pourraient réduire ses bénéfices environnementaux de 54%… à seulement 31%. Ce qui reste toujours positif, entendons-nous bien ! Mais ce sont des effets à ne pas négliger.
Les bons réflexes pour optimiser l’impact positif du télétravail
Heureusement, il est possible d’agir pour maximiser les bienfaits du télétravail sur le climat. Quelques gestes simples permettent de limiter les effets pervers : bien gérer le chauffage à la maison, privilégier les outils de visio peu gourmands en énergie, grouper ses livraisons…
Les entreprises peuvent également jouer un rôle important. Elles peuvent par exemple fournir à leurs salariés des équipements informatiques économes, ou les sensibiliser aux éco-gestes.
Avec ces bonnes pratiques, le télétravail pourra pleinement jouer son rôle dans la lutte contre le réchauffement climatique. Les géants de la tech semblaient l’avoir bien compris, eux qui prônaient un moment le full remote pour leurs employés. Toutefois, les récentes déclarations d’acteurs majeurs tels que Zoom pour rappeler leurs employés au bureau semblent maintenant contredire ces recommandations. Suivrons-nous leur exemple ?
Bien organisé, le télétravail peut être une arme redoutable pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre. À condition toutefois d’éviter certains écueils, et d’adopter les bons gestes pour limiter les effets rebonds de cette pratique. Les entreprises et les salariés ont donc tout intérêt à promouvoir le télétravail, en veillant à en optimiser les bénéfices écologiques. Combiné à d’autres actions, il pourrait ainsi grandement participer à l’atteinte de nos objectifs climatiques.
