Meta frappe un grand coup dans la course à l’intelligence artificielle. Le groupe de Mark Zuckerberg s’apprêterait à intégrer sur ses plateformes des « personnages virtuels » dotés de personnalités distinctes. Explications sur cette nouveauté qui pourrait booster l’engagement des utilisateurs.
Des compagnons virtuels aux multiples visages
Selon les révélations du Financial Times, Meta s’apprêterait à dévoiler dès septembre prochain des personnages virtuels propulsés par l’IA sur ses plateformes. Concrètement, il s’agirait de chatbots avec lesquels les utilisateurs pourraient interagir sur Facebook, Instagram ou Messenger.
Mais la vraie nouveauté réside dans la personnalité unique que chacun de ces agents conversationnels arborerait. Ainsi, Meta aurait expérimenté un chatbot au langage soutenu à la Abraham Lincoln, et un autre plus décontracté s’exprimant comme un surfeur californien.
Ces « personas » virtuelles ne se cantonneraient pas au texte, mais s’incarneraient aussi à travers des vidéos ou du contenu multimédia. Le but : proposer aux membres des services Meta de nouvelles fonctionnalités ludiques et immersives. Que ce soit pour obtenir des recommandations personnalisées ou échanger sur divers sujets.
Les motivations stratégiques derrière ce pari
Ce projet ambitieux poursuit un double objectif stratégique pour Meta. Tout d’abord, il s’agit clairement de renforcer l’engagement des utilisateurs, mis à mal depuis quelque temps par l’irrésistible ascension de TikTok.
Ces compagnons virtuels aux traits si humains pourraient devenir une puissante nouvelle source d’interaction et de divertissement au sein des messageries et réseaux sociaux de Meta. De quoi fidéliser les membres, ou en séduire de nouveaux.
Mais cet investissement traduit aussi la volonté du groupe de briller par son expertise en matière d’IA face à des concurrents comme Google, Microsoft ou OpenAI. Avec son large modèle de langage LLaMA et désormais ces personnages virtuels, Meta signifie qu’il a les capacités d’intégrer l’IA de manière novatrice au cœur de ses produits.
Vers un lancement imminent ?
Alors que Mark Zuckerberg évoquait déjà ce projet en février, sa concrétisation semble désormais imminente. Le patron de Meta pourrait officialiser le lancement de ces agents virtuels dès la conférence Connect dédiée aux développeurs en septembre prochain.
Les premiers tests grandeur nature auprès des utilisateurs démarreraient potentiellement dès octobre, d’abord aux États-Unis. Avant un déploiement élargi dans les mois suivants à l’ensemble des messageries et réseaux du groupe à travers le monde.
Si ce calendrier est tenu, nul doute que ces personnages virtuels feront couler beaucoup d’encre et susciteront autant la fascination que les critiques. À l’image des chatbots conversationnels comme ChatGPT, leur capacité à interagir de manière si élaborée avec les humains force le respect, mais soulève aussi de légitimes interrogations.
Promesses et périls des agents virtuels
Avec ce projet futuriste, Meta entre dans une nouvelle dimension et prouve sa maîtrise des technologies d’IA. Mais le groupe devra répondre aux inquiétudes sur les dérives potentielles de tels agents virtuels au pouvoir croissant.
Car derrière la dimension ludique se cache aussi un formidable outil pour capturer encore plus de données personnelles, et influencer les utilisateurs de manière opaque. Un pouvoir décuplé par le réalisme troublant de ces personnages artificiels.
L’accueil du public sera décisif. Car même avec les compétences sociales les plus abouties, un alter ego virtuel ne saurait masquer longtemps les failles de son créateur. Meta le sait bien : susciter l’adhésion sera son plus grand défi.
